Lycée Français Saint Louis - Stockholm - 

Récits

Jeux

Actualité

Galerie

Jeux vidéo

Interviews

Récréation

Documentaire

Poésie

Coups de coeur

Le comité

La une

    Récits et interviews de personnes ayant vécu une catastrophe - Dossier -

Interview de Lucas, élève du Ce1 A,
réalisé par les élèves du
Ce1 B.

==> Lucas a vécu le raz de marée en Asie du sud-est le dimanche 26 décembre 2004.

Où étais -tu pendant les vacances de Noël ? 

Au Sri Lanka. 

Julia Ce1 B

 

Etais-tu au bord de l’eau lors du raz de marée ?

Oui, j´étais sur la plage. Mon hôtel était au bord de l´eau et on allait vers la piscine quand on a vu la vague arriver.

Qu’ est-ce que tu as vu ?

J’ai vu deux vagues.

Comment ça s’ est passé pour toi et ta famille ?

On n’a pas été blessé parce qu´on est monté au troisième étage. Mais des gens se sont faits emporter.

As-tu eu peur ?

Oui.

Comment était la ville ou l´île après la vague ?

Presque tout le pays a été dévasté.

Qu’as-tu ressenti quand tu as vu tous ces gens après la catastrophe ?

J’étais triste pour eux. Beaucoup de gens sont morts.

As-tu perdu des affaires ?

J’ai perdu des pyjamas…

Sacha Ce1 B

Comment s’est passé ton retour ?

Bien parce que nous avons pu prendre le premier avion  qui a pu décoller.

Est-ce que tu y penses toujours ?

Un peu car je m’inquiète des personnes qui ont perdu quelqu’un.

Serais-tu prêt à retourner en Asie du Sud-Est ?

Non, on ne va plus retourner là-bas. Peut-être qu’il y aura encore d’autres vagues, on ne sait pas…

Interview avec Sofia Breme, la cousine d´Alexandre (élève du Ce1 B).

Où étais tu quand la vague est arrivée ?

J´étais en vacances avec maman à Khao Lak, sur la côte ouest de la Thaïlande.
Nous venions d´arriver à la plage, il était 10 h du matin.

Que s´est-il passé ?

D´abord, la mer s´est retirée très vite jusqu´à l’horizon. Par terre, nous pouvions voir les pierres et les rochers qui d’habitude se trouvent au fond de l’eau. A l’horizon on voyait une trace blanche, c’était l’écume de la vague.
La mer s’est retirée si vite que même les poissons n’ont pas suivi. Ils sont restés sur le sable. Les enfants étaient curieux et sont allés les regarder. Des thaïlandais ont grimpé sur les rochers pour ramasser des coquillages. Moi et maman, nous avons regardé vers la mer et nous avons vu la vague arriver, mais nous ne pouvions pas imaginer ni sa hauteur ni sa force.
Je me rappelle que très loin, il y avait deux bateaux militaires qui ont chaviré. C’est à ce moment-là que j’ai compris la force de la vague. Vite, nous avons ramassé nos affaires et avons couru vers l’intérieur des terres. La panique avait pris tous le monde et les gens couraient le plus vite possible en criant. J’avais très peur. J’ai tenu la main de maman et lui ai dit de courir plus vite, mais elle avait du mal. J’ai entendu quand la vague a touché la plage, cela faisait un bruit plus fort que le tonnerre, si fort que les cris des gens étaient aspirés et on n’ entendait que la vague. Je me suis retournée et j’ai vu qu’il fallait courir pl
us vite.
Les maisons sur les côtés se sont effondrées et les palmiers se sont pliés en deux. La vague était marron parce qu’elle emmenait de la boue et de la saleté du fond de la mer.
Quand la vague nous a rattrapé, elle nous a fait tomber. Nous sommes parties en tourbillon à l’intérieur de la vague. Je me rappelle que j’ai heurté un arbre et puis une maison.
J’ai été emportée loin de maman. Pendant un moment, je pensais que j’allais mourir, mais je n’avais plus peur, je l’acceptais. Puis, la colère m’a prise et je me suis décidée à ne pas mourir !

Combien de vagues sont arrivées en tout ?

Il y en a eu trois. La première était la plus forte. Elle n’était pas très haute, peut être dix mètres

Hannah Ce1 B

Et après, que s’était-il passé ?

 Une fois la vague passée, il restait plein d’animaux morts par terre. C’étaient des serpents et des rats. Beaucoup de gens étaient blessés et avaient perdu même leur maillot de bain, ils étaient tout nus. Un homme a  même perdu son alliance de son doigt, tellement la vague avait de la force. Tout le monde était sale.

Qui vous a aidé après ?

Les thaïlandais sont venus en courant à notre rencontre lorsque nous sommes parties de la plage. Ils nous ont données les  premiers soins et ont vérifié combien de malades il y avait en tout. Nous devions partir à l’hôpital dans une voiture, mais comme les routes n’existaient plus, nous avons du prendre la direction des montagnes. Là-haut, il y avaient  d’autres hôtels où nous avons pu loger quelques  nuits avant de regagner la Suède. Nous avons tout perdu et je suis rentrée en Suède dans mon maillot  de bain.
J’ai vu beaucoup de personnes mortes et c’était horrible. Je n’arrivais pas à comprendre ce qui s’était passé. J’ai eu si peur que je n’arrivais pas à dormir ou manger pendant trois jours. Je n’ai arrêté d’avoir peur qu’au moment où nous avons atterri avec l’avion en Suède.
Je ne suis pas retournée à la plage après, mais le village était complètement dévasté à certains endroits. La vague avait détruit des maisons et des voitures. Les bateaux se trouvaient jetés loin de la mer. Il
  y avait des cadavres partout, cela ressemblait à une guerre.

Récits d’adultes ayant vécu des catastrophes naturelles.

Le Caire-Novembre 1995

Il est 6 heures du matin. Je suis réveillée en sursaut par le lit qui bouge, qui tangue comme un bateau sur une mer agitée. Les portes de l’armoire s’ouvrent et se ferment violemment toutes seules. Le lampadaire se balance au plafond.

Magali Ce1 B

Je sens que toute la maison oscille : c’est un tremblement de terre. Eric vient de se réveiller lui aussi et a tout de suite compris ce qu’il se passait. Aussitôt je pense : « Mon bébé !». Marjolaine, 4 mois et demi, dort paisiblement dans son petit lit dans la chambre d’à côté. Le cœur battant, je me précipite et l’arrache vivement de son lit. Avec son père, nous courrons nous mettre à l’abri sous une poutre maîtresse de l’appartement, au cas  où tout  s’effondrerait. Nous sommes au cinquième étage, et nous sentons l’immeuble se balancer. Par la fenêtre, nous distinguons clairement les bâtiments alentours comme en train de danser en silence sur un rythme lent et angoissant. On entend une sorte de grondement sourd. « Attention, tu vas l’étouffer ! » me dit soudain Eric en me prenant mon bébé des bras. Je ne me rendais pas compte que je la serrais si fort, tant ma terreur est grande. Les secondes où nous restons là, tétanisés par la peur, nous paraissent interminables. Peut-être cela n’a-t-il duré que quelques secondes, sans doute pas plus d’une minute. Mais cela a suffit pour nous donner la peur de notre vie. Quand  enfin la terre cesse de trembler, la maison de vaciller et les meubles de bouger, nous respirons à nouveau. Une seule crainte, que cela recommence. Car il y aura des répliques pendant les jours, les semaines et les mois qui  suivront. Mais c’est l’heure de se préparer, de faire le petit déjeuner et de partir travailler.
Et la vie continue…

Catherine T.

Tremblement de terre en Algérie le 21 mai 2003

C’était un mercredi vers les coups de19 heures, toute la famille était rassemblée devant notre ordinateur pour voir le nouveau logiciel ramené par notre grand frère Reda. Tout à coup, un grand grondement ahurissant se fit entendre au loin et petit à petit il se rapprocha. Au début, on ne savait pas ce que c’était mais en une fraction de secondes les murs commencèrent à craquer et le lustre de notre salon à tinter, et puis les portes de l’armoire de mes deux frères s’ouvrirent et tous leurs habits commencèrent à tomber par terre. Dans la cuisine, la vaisselle se brisait par terre. Et tout le bâtiment où j’habitais, commença à se balancer de droite à gauche, c’est à ce moment là qu’on comprit que c’était un tremblement de terre.

Dégâts causés à une route par un tremblement de terre.


Je tenais ma mère par les pans de sa jupe. Tous mes frères se rassemblèrent autour d’elle et on se mit sous le
  seuil de la porte là où notre père nous l’avait ordonné et on attendit que ça se termine. On a attendit pendant au moins 45 secondes que la terre cesse de bouger. A ce moment là notre père nous demanda de descendre dans la rue car on craignit que la réplique ne soit aussi puissante que la première secousse. Juste deux à trois minutes après notre descente, la deuxième réplique secoua la terre encore une fois. Tout le quartier était descendu et on attendait les nouvelles de ce tremblement de terre. A ce propos, tout le monde se posait la question où ce tremblement avait eu lieu. Puis des gens qui remontaient de la plage nous apprirent que la mer s’était retirée à une distance d’au moins deux cent mètres de la côte. Toutes les lignes téléphoniques étaient coupées et aucun contact entre les familles ne pouvait se réaliser. Alors mon père nous suggéra de prendre la voiture et de faire la tournée de toute la famille qui était proche pour avoir de leur nouvelle et comme ça on a pu voir toute la population d’Alger et des environs sortie de leur chez soi ,ahurie et hébétée devant la catastrophe. Après une heure dans la voiture, on apprit que ce tremblement de terre avait frappé toutes les villes à l’est d’Alger et de ses environs. A la télévision, aux informations de vingt heures, on annonça la grande catastrophe : plusieurs villes étaient rasées…

Propos recueillis au près de la famille d’Amir, élève de Ce1 B